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Années 1960. Dans l Algérie en guerre, une Algérie sauvage et dure, les sentiments ne s expriment pas : l amour maternel, la fierté d un père prêt à tout pour sauver sa famille, l amitié impossible entre deux adolescents qui n appartiennent pas à la même communauté. La vie est violente comme la beauté de la nature. L école de la vie, c est apprendre à côtoyer la mort. « Je ne peux pas m empêcher de l admirer. » C est l aveu d un fils écrasé par l emprise tentaculaire d un père tout-puissant. Un père dont les bras s abattent sans faiblesse sur le gamin pris en faute. Mais un père qui évite à son enfant de se noyer dans les eaux troubles d une guerre d Algérie qui les dépasse tous. Un papa beau comme un poulpe. Dans ce récit d un adolescent l alter ego de l auteur nous est racontée la tranche de vie d une famille de Français d Algérie qui s exile outre-Méditerranée lorsque le danger de mort se précise. Entre-temps, il y aura eu l amitié du héros avec Hassan l adolescent kabyle, née de leur goût commun pour Victor Hugo ; le lien étroit qui l unit à son père Antoine, homme généreux et attachant, hélas colérique ; son regard d abord naïf puis éclairé et douloureux sur les séjours de sa mère Isabelle chez la faiseuse d anges ; mais aussi, en filigrane, la tension permanente, les rapports complexes entre populations arabe, kabyle et française et tout le grain du quotidien... Jean-Louis Serrano possède le talent rare de parler à tous. La narration épurée, sans complaisance de La beauté du poulpe sait distiller l émotion au détour des pages d un drame qui ne prend jamais parti, qui laisse au lecteur tout loisir de réfléchir à l absurdité de la guerre ou de simplement savourer une belle et forte histoire.
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